S U R L A B A L A N C E - 3 0 S E P T E M B R E 2 0 2 5

La Balance nous demande de sortir de l’illusion de la relation pour entrer dans sa réalité. Elle nous montre où l’on s’oublie, où l’on se falsifie par peur de ne pas être aimé, par peur d’être rejeté. Là où l’on se penche excessivement vers l’Autre au risque de perdre l’équilibre.
Pour s’épanouir dans une relation il faut avoir un sens profond de son individualité et de son chemin personnel. Car on aime avec ce que l’on est, et pas avec ce que l’Autre attend de nous. Il faut prendre le risque de déplaire et de dévoiler ce que nous sommes réellement. Et s’interroger : suis-je en relation par peur de la solitude, pour combler un vide, par sécurité ? Ou suis-je avec l’Autre pour le rencontrer, pour apprendre à voir avec un autre regard ? (Et ce sans nécessairement trahir le mien).
L’Autre n’est jamais là par hasard, il est là pour me faire travailler quelque chose d’essentiel. Ce qui me rend fou chez lui/elle c’est ce que je trouve inacceptable en moi, ce que je peine à exprimer (une affirmation, une vulnérabilité, une demande, une limite). Quand le travail est fait, quand j’ai trouvé ma liberté (qu’on peut ici définir comme le fait d’avoir autant d’engagement vis-à-vis de soi que vis-à-vis de l’Autre) celui-ci ne me dérange plus. Il a le droit d’être, simplement. Et j’ai le droit de ne pas répondre à ses demandes, de ne pas être ce qui lui manque (ou ce qui lui a manqué dans l’enfance). Je lui propose un nouveau type de lien, tourné vers l’avenir et non plus vers le passé. J’ai trouvé ma place, j’ai fait la paix avec lui, et avec l’Autre en moi.

PS: Vive ce film magnifique qu’est « Nos Plus Belles Années », et qui parle avec tant de subtilité de la trajectoire d’un couple. De la force d’une rencontre.

Sarah Chouraqui